Lucky

Voilà l'histoire de lucky

J’avais une douzaine d’années quand ma maman est un jour revenue à la maison avec une boule de poils toute noire. Un petit caniche tout mignon, à peine sevré qu’elle avait acheté sur un marché. A l’époque cela était encore permis.

Bien sûr lucky était avant tout le chien de ma maman qui restait toute la journée avec lui car elle ne travaillait pas pour raison de santé. Nous vivions toutes les deux, mes parents étant divorcés. Moi, j’allais à l’école et un weekend sur deux chez mon papa, mais quand je rentrais le soir lucky me faisait la fête.
Souvent j’allais le promener, on jouait dans le jardin, il venait dormir avec moi certains soir. Je l’aimais beaucoup, c’était un petit chien adorable.

A 20 ans, j’ai quitté la maison pour m'installer seule et ma maman est restée avec lucky. Je le voyais bien sûr régulièrement quand je passais à la maison et pour lucky c’était comme si il m’avait vue le matin. Il me faisait toujours autant la fête.

En 1992, ma maman est décédée d’une rechute de son cancer. Elle avait 46 ans, moi 28 et lucky 16 ans. Maman, avait déjà été hospitalisée plusieurs fois et à ces moments là c’était ses voisins de s’occupaient de lui, mais ils ne souhaitaient pas le garder. Je l’ai bien sûr pris chez moi mais après 16 ans de vie sans jamais être seul, car maman l’emmenait partout, ce ne fut pas facile pour lui de tout à coup se retrouver tout seul toute la journée (mon mari et moi on travaillait).

Lucky aboyait et pleurait. Il ne mangeait presque rien. Et vu son âge, il ne savait pas se retenir de faire ses besoins pendant +/- 10 heures. Chaque jour, Je trouvais des pipi et caca en rentrant. Et comme ma maman est décédée en décembre, il faisait trop froid pour le laisser dans le jardin

Je ne savais pas quoi faire mais bien sûr pas question de me débarrasser de lui.

Et puis un jour que je lui faisais faire une petite balade dans le quartier, je rencontre Franz, mon voisin d’en face. A 82 ans, il avait perdu sa femme pendant l’été et vivait seul. En parlant de choses et d’autres, il me dit qu’il se sent seul et qu’il aimerait bien un petit compagnon mais qu’il ne peut pas car il sait qu’il sera mort avant lui et qu’après son décès il n’y aurait personne pour s’occuper de son compagnon. En plus, avec sa petite retraite, il avait peur des frais.

Cette nuit là, je n’ai pas arrêté de réfléchir et je suppose que vous avez deviné.

Le lendemain, j’ai fait une proposition à Franz : je lui confiais lucky, je prenais en charge les frais de nourriture et de vétérinaire et si il devait lui arriver quelque chose, je le reprenais chez moi. Franz a accepté tout de suite avec beaucoup d’émotion.

Pendant trois ans, j’ai vu Franz et lucky tous les jours faire le tour du quartier. De plus en plus lentement et avec beaucoup d’arrêt pour souffler un peu. Lucky et Franz étaient heureux et avaient trouvé une solution contre la solitude.

Un matin, Franz est venu sonner chez moi en larmes. Lucky ne s’était pas réveillé ce matin là. Son cœur avait arrêté de battre pendant la nuit.

Franz n’ayant pas de jardin, nous avons enterré lucky dans le mien : Franz, mon mari et moi.

Quelques semaines plus tard, Franz est parti vivre en maison de retraite. La mort de lucky lui avait enlevé l’envie de rester dans sa maison. Il est décédé 8 ans plus tard, il avait 93 ans.

Zbidou, très-très jolie histoire. Quel chance à eu ce petit chien, une vie parfois un peu mouvementée, mais à chaque fois quelqu'un d'aimant pour s'occuper de lui !
 

Oui, c'est vrai.  Lucky a beaucoup cherché sa maîtresse quand elle nous a quitté mais il a eu une belle fin de vie.  Franz l'adorait et comme je lui avais promis, j'ai toujours été là pour l'aider financièrement en cas de besoin.  C'était malgré tout le dernier souvenir vivant de ma maman et le chien de mon adolescence.

Belle histoire encore Zbidou ! Merci de nous la faire partager 

Merci..,.
Cela m'a fait plaisir de vous la raconter

Une petite photo de lucky